Les habitants du quartier Mutsanga en liesse lors de la libération des jeunes du groupe de pression Véranda Mutsanga. Crédit photo Nguru Wasingya Anselme
Par Nguru Wasingya Anselme
Les jeunes de la Véranda Mutsanga en collaboration avec les services de sécurité de Butembo traquent les voleurs armés et contribuent au développement de la ville en faisant les travaux communautaires (salongo). Quant au kidnapping des opérateurs économiques de Butembo, ce groupe de pression arrête les voleurs armés, après les transfère à la police nationale congolaise ou à l’auditorat militaire de Butembo. La sécurité s’améliore dans la ville de Butembo mais pas totalement aux alentours.
Tembos Yotama, président de la Véranda Mutsanga, renseigne que : « La Véranda Mutsanga qui est une structure citoyenne qui s’ est organisée pour s’impliquer dans la situation sécuritaire. Elle n’est pas là pour venir remplacer le pouvoir public jamais en aucun cas mais la Véranda Mutsanga est là pour s’entraider avec les services spécialisés ».
Depuis 2012, le groupe de pression, Véranda Mutsanga existe dans la ville de Butembo, province du Nord – Kivu, Est de la République Démocratique du Congo. Le nombre exacte des membres de la Véranda Mutsanga n’est pas connu. Leur siège modeste mais utile se trouve au quartier Mutsanga, commune de Bulengera où les jeunes y planifient matin, midi, et soir.
Pour rappel, les habitants de la ville de Butembo ont traversé une situation chaotique, le 14 avril 1998, où un massacre sans précédent s’était enregistré à Kikyo, dans la commune de Bulengera. Plusieurs personnes avaient été lâchement abattues par les hommes en armes. Le 14 avril de chaque année est déjà une journée de méditation en ville de Butembo du massacre de Kikyo.
De 2006 à 2011, l’hémorragie sécuritaire avait de l’ampleur en ville de Butembo, environs 99 personnes avaient été tuées. Tembos Yotama ajoute : « Curieusement quelqu’un qui a déjà transporté l’arme qui connait le méfait et le secret de l’arme ; il sait qu’avec son arme il peut gagner facilement la vie…».
Ces troubles sont à l’origine de l’insécurité qui agite à son tour la population.
Vers l’année 2012, le groupe de pression Véranda Mutsanga a été crée par Tembos Yotama, habitant de Furu. Ce groupe de pression en collaboration avec les habitants de la ville de Butembo, et les services de sécurité traquent les bandits armés, voleurs, vendeurs de chanvre, vendeurs des boissons fortement alcoolisés (kitololo) dans la commune de Bulengera. Les jeunes de la Véranda Mutsanga s’activent aussi dans les travaux communautaires (salongo). Vu que certaines artères routières étaient des poches de l’insécurité ; la population juge utile d’entretenir ces axes pour faciliter la circulation. Les efforts de ce groupe de pression, des agents de l’ordre et des habitants de Bulengera ne sont pas en vain étant donné que certains endroits jadis impraticables la nuit, la circulation y est facile maintenant.
Les jeunes de la Véranda Mutsanga réhabilitent le boulevrand Charles Mbogha, au quartier Mutsanga lors des travaux communautaires au mois d’août dernier.
Crédit photo : Anselme Nguru Wasingya
Même si, ces jeunes s’attaquent aux semeurs de trouble ; eux – aussi sont leur cible.
Quand à Justin Lwanzo Nzanzu, journaliste indépendant basé à Butembo : « La Véranda Mutsanga, nous avons eu à rédiger beaucoup de papiers dans le cadre de leurs actions. Je pense, c’est un groupe de pression peut faire mieux en ville de Butembo…».
Quatre motos offertes par les personnes de bonne volonté servent la Véranda Mutsanga pour son déplacement. Des pioches et des bêches obtenues grâce aux contributions de membre de la Véranda Mutsanga et usagers de la route les servent pour les travaux communautaires (salongo), chaque vendredi aux heures matinales.
Oui, les efforts de la Véranda Mutsanga en collaboration avec les services spécialisés de sécurité, environ un million d’habitants ; l’économie s’est rabat par le phénomène de kidnapping qui cible les opérateurs économiques. Des rançons exorbitantes sont exigées par les preneurs d’otages. Un opérateur économique a été kidnappé vers 19hoo au quartier Matanda, commune de Mususa la fin du mois de juillet 2013. Ces kidnappeurs ont exigé une rançon de 80. 000 $ américain pour sa libération. Ce dernier a été relâché après avoir donné cette somme aux kidnappeurs.
Soucieux de la sécurité de la ville de Butembo, 3 kidnappeurs avaient été maitrisés par les jeunes de la Véranda Mutsanga accompagnés par les agents de l’ordre. Puis, une audience publique s’en est suivie au mois de mai 2014 à l’auditorat militaire de Butembo. Ces kidnappeurs ont été transférés au centre pénitentiaire de Makala à Kinshasa grâce aux efforts des autorités urbaines et opérateurs économiques de la place après le jugement.
Signalons qu’il n’y a pas un seul groupe de pression actif, communément appelé parlement débout à Butembo, 6 groupes œuvrent dans 4 communes de la ville.
La multiplicité des parlements débout, une réalité à géométrie variable à Butembo
Les parlements débout dans leurs diversités contribuent au développement et à la sécurité de la ville, mais également s’illustrent souvent par des pratiques rétrogrades, moins civiques. Si la force de leur action et de leur respect était fondée sur la capacité de violence qu’ils sont à défier la violence qu’ils sont à même de mettre en mouvement, prêts à défier la violence injuste par la violence ; ils sont par ailleurs mal vus suite à l’usage exagéré et parfois anarchiques de cette violence.
Quant à Jimmy Nziali, ex – porte parole de la mairie de Butembo : « J’estime que ça ne soit pas ainsi. Mais en général, j’ai toujours vu certains œuvrent dans le cas de salongo. C’est une bonne chose. Mais, ma crainte est qu’ il ne faudra pas que ceux – ci se transforment à différents groupes criminels terroristes ».
Que faire des parlements débout ?
Au regard de ce qui précède, faut – il tenir mordicus à détruire les parlements, ou faut – il les laisser survivre à l’extrême les encourager ?
Alain Lusi, analyste politique renseigne : « Nous devons plutôt encourager ces groupes de pression de chercher les gens qui seront compétent à aller œuvrer dans différents services établis d’une manière légale pour renforcer la capacité de cette dernière. Mais quand ces groupes de pressions seront diversifiés sur toutes les matières qui posent problèmes aujourd’hui dans notre pays. Nous allons dire, nous avons de groupe des pressions qui son en politique d’abord un, de deux qui sont purement sociale pour et essentiellement pour l’objectif de l’amélioration des conditions des vies de nos citoyens ».
Pour le revue la Voix de l’Excellence, par limite ou par mauvaise foi, les autorités locales ne sont pas à mesure de procurer valablement elles seules la sécurité, l’entretien des infrastructures de base, la protection contre l’arbitraire, la diffusion de la conscience politique. Le pragmatique homme politique chinois Deng Xiaoping qui a corrigé les égarements du communisme après Mao aimait déclarer : « Qu’importe qu’un chat soit noir ou blanc pour vu qu’il attrape des souries ». L’implication des parlementaires dans la sécurisation de leur milieu et leur ardeur au travail communautaire défient toute concurrence. Par ailleurs, au regard des abus multiples de ces structures, l’identification de ces parlements ainsi que de leurs principaux animateurs qui de surcroit mériteraient beaucoup de séances de conscientisation de la part des autorités locales ou des partenaires de l’Etat, permettrait de moraliser ces structures et d’orienter leur avalanche d’énergie uniquement vers les intérêts de l’Etat et de la population de Butembo. L’autorité locale prendrait un arrêté pour fixer les droits et les devoirs de ces structures informelles en telle sorte qu’elles sachent contrôler leurs dérapages en les responsabilisant à travers leurs animateurs. A dire vrai, combattre les parlements à l’aveuglette c’est se défaire des possibles partenaires, certains gênants mais productifs. Les belles solutions aux problèmes sociaux ne sont pas d’habitude celles qui visent à exhiber la puissance, à se venger…mais plutôt celles qui cherchent à lier l’utile au prioritaire.
Les jeunes de la Véranda Mutsanga découvrent une arme enterrée par les voleurs armés dans un bosquet d’un opérateur économique de la ville de Butembo, commune de Bulengera. Crédit photo : Tembos Yotama